mercredi 30 décembre 2009

Les gens heureux n'ont rien à dire...

C'est un fait !

Le premier trimestre de Rosa s'est bien passé, je dois reconnaître que je me suis trompée, cette enseignante est peut-être moins dure qu'elle en a l'air, en tout cas avec Rosa en classe ça fonctionne bien mieux qu'avec son grand-frère en d'autres temps. L'AVS est sympa et assidu, Rosa toujours volontaire dans ses apprentissages malgré les difficultés et leur travail commun paye.

Elle a de fidèles copines, elle se blinde et se laisse moins faire à l'école, on sent qu'elle grandit et gère mieux ses relations sociales.

Le piano lui fait un bien fou, elle travaille avec tous ses doigts, c'est un excellent exercice. De plus elle a vraiment une excellente mémoire (elle mémorise plus de morceaux que moi pauvre vieille peau), elle est de plus en plus à l'aise avec le clavier car elle a pris ses repères et nous commençons à prendre plaisir à l'écouter jouer de courts morceaux. Elle aime aller à la natation aussi. Elle commence à prendre confiance en elle.

Elle veut toujours être vétérinaire quand elle sera grande et envisage avec enthousiasme de participer cet été à sa première colo-véto.

En attendant, première séparation cet hiver, puisque mes trois enfants participeront à une colo de ski. C'est une colo en insertion dans laquelle elle bénéficiera d'un accompagnement spécifique, au milieu d'enfants non dyspraxiques, dont ses frères.

Ils sont tous les trois très enthousiastes, c'est pour leur vieille mère que ce sera le plus difficile, ce sera la première fois qu'ils partiront sans nous, mais il parait qu'il faut que j'apprenne à couper le cordon, alors...

Le défi est de taille puisque faire du ski lui demandera un effort psychomoteur et les reliefs de montagne lui seront difficiles à percevoir puisqu'elle n'a pas de vision en 3 D, mais je suis confiante car ils ont pris en compte tous ces facteurs et l'encourageront dans la mesure de ses possibilités. De toutes les façons j'ai appris à ne pas sous-estimer la demoiselle, de là à ce que je vous annonce qu'elle est assez douée pour participer aux jeux olympiques d'hiver de 2018 dans l'épreuve de slalom ! :-)

Je vous souhaite beaucoup de courage en 2010, de l'amour en quantité inépuisable, du bien-être la majorité du temps, le tout saupoudré d'humour pour vous rendre la vie plus légère.

BONNE ANNÉE !

samedi 7 novembre 2009

Mi figue - mi raisin


Ce début d’année scolaire fut riche en nouveautés et en déconvenues.

Commençons par LA question cruciale : l’AVS.
Il est arrivé au début du mois d’octobre et c’est un homme !!!! Bien que la science avance toujours plus vite qu’on ne l’imagine, il y a peu de chances pour qu’il annonce un congé maternité en cours d’année scolaire et c’est un grand soulagement. Le monsieur aide notre fille 4 demi-journées par semaine et semble bienveillant avec elle, calme, ce qui sera semble t-il d’une grande utilité avec son enseignante de l’année…

Fini le temps des fleurs, bien qu’elle ait fait illusion quelques jours cette dame n’a pas changé depuis l’époque où elle avait dans sa classe mon fils ainé. Pour vous planter le décor elle a tout de même laissé assez de mauvais souvenirs à certains parents d’élèves pour qu’ils interrogent fébrilement la directrice de l’école afin de s’assurer que leur enfant ne l’aura pas comme enseignante l’année d’après, quitte à le changer d’école si par malheur c’était le cas. C’est une psychorigide dotée d’un grand esprit de contradiction. Alors que toutes les classes ont au moins une sortie de prévue, elle a dit à ses élèves que les sorties n’étaient pas importantes que seul le travail en classe comptait. Suite aux recommandations de l’orthoptiste je lui ai expliqué que Rosa devait être placée à gauche du tableau pour prendre les informations visuelles avec l’œil droit et lui ai demandé si elle pouvait placer Rosa et son AVS exactement au même endroit que l’an dernier et elle a refusé (pour d’obscurs raisons que seul Freud, paix à son âme, aurait été en mesure de comprendre), elle les a installés tous les deux à l’extrême droite du tableau alors que la configuration de la classe est exactement la même que l’an dernier.

La première année où j’ai eu affaire à elle j’avais mis en place une stratégie d’évitement, c’est mon époux qui se chargeait de la communication avec elle, car je suis peu douée pour faire semblant et mon aptitude à la diplomatie a des limites, cette année l’évitement est impossible car je dois communiquer avec elle au sujet de Rosa et c’est très très difficile, nous ne parlons pas la même langue.

Par exemple, le médecin scolaire a initié dès la rentrée une réunion de suivi pour Rosa ayant pour but de définir les adaptations à mettre en place durant cette année scolaire, alors que l’ergothérapeute (ancienne enseignante) lui expliquait le coût en terme de fatigue et de difficultés que représentait pour Rosa l’écriture, son enseignante répondit qu’à son sens il était important que Rosa continue d’écrire (nous sommes tous d’accord à ce sujet) et qu’elle allait l’inciter à faire plus d’efforts pour y parvenir (sic !)
Elle a également insisté sur le fait que pour elle Rosa n’était pas si mal lotie et que dans sa classe nombre d’élèves étaient en difficulté et ne bénéficiaient pas des aides de notre fille. Tant et si bien qu’en début d’année elle n’a pas hésité à demander à Rosa de répondre seule à une évaluation d’histoire qui nécessitait énormément d’écriture, alors même que cet après-midi là son AVS était présent. Alors que Rosa connaissait parfaitement sa leçon, on voyait évidemment son écriture se dégrader au fur et à mesure, la copie était illisible et son résultat faussé. Lorsqu’en colère nous avons mis un mot dans le cahier de liaison de Rosa, en expliquant que nous trouverions inadmissible que Rosa soit mise en situation d’échec à cause de ses difficultés d’écriture alors que l’AVS était justement présent pour l’éviter, elle nous a répondu que Rosa avait eu largement plus de temps pour répondre, puisqu’elle lui avait laissé le temps de la récréation pour ce faire !!!!!!!

Quel bond en arrière ! Ce qui me rassure c’est que Rosa a bien compris qu’elle n’est pas seule à faire les frais de l’attitude si particulière de cette enseignante et nous l’aidons à prendre du recul et du détachement par rapport aux excès de son enseignante, ce qui n’est pas un rôle confortable. Elle est très cassante avec les élèves et pour elle l’humour est une maladie exotique qu’elle n’est pas prête d’attraper. Alors que jusqu’à maintenant nous étions soucieux de montrer à nos enfants que nous soutenions l’enseignant dans son autorité, quand je lis que pas plus tard que jeudi soir elle a mis une croix dans le carnet de liaison de Rosa parce qu’elle avait oublié un stylo à la maison pour la première fois, alors que cette punition suprême est normalement réservée aux actes (violence…) qui méritent grosse punition, comment rassurer Rosa (très scolaire et très soucieuse de ne pas démériter) en lui expliquant que cette croix-là n’est pas grave, sans remettre en cause l’autorité, la capacité de jugement de son enseignante et le principe même de ces croix ? L’année scolaire va être longue…


J’ai aussi appris, en voulant prendre rendez-vous pour faire un nouveau bilan en logicomathématiques, que l’unité du langage de Trousseau où elle était suivie est désormais définitivement fermée, pour cause de manque de rentabilité. Un gros maillon en moins dans l’aide aux enfants handicapés. Comment aurions-nous fait pour aider Rosa si nous n’avions pu y faire établir un diagnostic ? Il me semblait bien que la France avait du retard par rapport au Canada sur la prise en charge des handicaps, je me dis que si en plus on ferme les rares structures adaptées pour des raisons de rentabilités, c’est une terrible régression.

Heureusement, parallèlement à cela Rosa prend confiance en elle, elle est très épanouie. Elle pratique désormais le piano et y prend beaucoup de plaisir. L’exercice est fastidieux car il concentre toutes les difficultés de la dyspraxie visuo-spatiale, mais c’est en même temps une excellente rééducation. Rosa souhaitait pratiquer le piano depuis au moins 3 ans, elle est ravie et c’est une excellente chose pour elle. Elle a toujours été attirée par toutes les expressions artistiques, elle a une incroyable oreille musicale et elle progresse là aussi régulièrement, nous pratiquons le chant en famille à la maison et ça nous fait du bien. Elle fait aussi de la natation et bien que ça lui soit difficile, ça lui plaît et elle s’y amuse beaucoup. Elle a absolument tenu à faire de la danse en plus, croyez-bien qu’avec le cours de solfège en prime et les nombreuses activités de ses frères je m’en serais passée, mais pratiquer cette danse très branchée (oui oui ça va, je sais que c’est une expression de vieille !) une fois par semaine lui plaît beaucoup d’une part et lui permet d’autre part de montrer des mouvements de danse à ses copines et ça l’fait ! Ouech ! (vous voyez que je peux causer d’jeun !)

D’ailleurs elle a invité ses plus fidèles copains et copines pour son anniversaire à la toute première « boum » de la maison, DJ Mum sera aux platines ! Autant dire que je vais d’abord passer un oral d’admissibilité car la demoiselle trouve mes goûts musicaux « trop années 80 » (ndrl trop ringards).
Ca promet !

Je suis ravie car la responsable de l’antenne départementale de l’association Dyspraxique mais fantastique nous a proposé une rencontre avec une autre famille dont l’un des enfants est dyspraxique et je pense qu’il est plus que temps pour Rosa de rencontrer d’autres enfants dyspraxiques. Ce n’est pas dans l’immédiat, mais je vous raconterai.

Une question aux parents d’enfants dyspraxiques. Sans nier son handicap je ne parle pas forcément de la dyspraxie de Rosa, qui n’est généralement pas visible en dehors de l’école, parce que les réactions de pitié m’agacent, pour qu’on lui fiche la paix et pour ne pas avoir à fournir de longues et fastidieuses explications, qu’en est-il pour vous ?

dimanche 13 septembre 2009

La rentrée


Bonjour à tous !

J'espère que votre rentrée s'est passée plus calmement que la nôtre, car malgré une belle anticipation pour l'achat du matériel scolaire dès le mois de juillet, les inscriptions aux activités extra-scolaires ont eu raison de mes points vitalité accumulés cet été.

Rosa a souhaité très fort être inscrite à la natation (car la demoiselle aime nager) et à la danse (je peux vous dire qu'elle a hérité de sa mère un sévère sens du rythme et un balancé du fessier qui forcent l'admiration) [Mais non, je ne me vante pas indirectement, m'enfin !]

Je ne vous raconte pas ce que j'ai été obligée de faire pour qu'elle soit inscrite, tellement les places sont chères : mentir, tricher et apitoyer. Parfois la fin justifie les moyens, je suis prête à tout pour que Rosa aille choper des verrues et des maladies de peau rares dans le bouillon de culture municipal.

La demoiselle va également faire du piano et d'après ce que j'ai entendu cet été, je vous réserve des places dans le carré VIP de la salle Pleyel pour son premier récital. Concernant l'école c'est moins folichon car malgré une notification faite suffisamment longtemps à l'avance par la MDPH , l'AVS n'a été recruté qu'à la rentrée et n'arrivera en classe qu'en octobre, sans garantie du temps qu'il restera car les contrats sont précaires et le monsieur surdiplômé. Le point positif c'est qu'il ne risque pas de tomber enceint ! M'enfin, dorénavant je ne jure plus de rien. A suivre...

Vous devez sentir que je suis plus sereine et je le suis pour deux raisons. D'une part parce que la rentrée s'est bien passée, alors que j'appréhendais la rentrée de Rosa avec une enseignante que mon fils aîné avait déjà eu et au caractère assez "particulier". Je me demandais comment elle réagirait au handicap de Rosa, mais visiblement elle l'a très bien pris et ça se passe le mieux du monde. Avec les copines il y a des hauts et des bas, mais Rosa a maintenant suffisamment confiance en elle pour prendre du recul par rapport aux rejets ponctuels de ses copines. Cet été nous avons fait le nécessaire pour entretenir sa vie sociale en dehors de l'école et ça lui a fait beaucoup de bien, nous allons continuer et lui proposer également de rencontrer d'autres petites filles dyspraxiques de son âge.

La nouvelle ergotérapeuthe va commencer de travailler avec elle dès la semaine prochaine, elle a retrouvé la même psychomotricienne et la même ortho-maths, elle a des rendez-vous en orthoptie à partir du mois d'octobre et je devrais être en mesure de concilier tous les rendez-vous et les activités extra-scolaires de mes 3 enfants, car je travaille depuis peu à 50 %. C'est beaucoup plus confortable. Avant je la déposais à l'école à 8h30, je la récupérais pour ses rendez-vous sur la pause déjeuner (donc elle n'avait pas le temps de prendre l'air après avoir déjeuné), elle devait se concentrer pendant 40 minutes avant de repartir directement en classe pour travailler jusqu'à 18 h (puisqu'elle allait à l'étude après l'école). Ça lui faisait des journées infernales et ça me faisait beaucoup de peine de leur imposer ce rythme de dingue à tous les trois. Maintenant je dépose les deux petits à 8h30, aucun rendez-vous sur la pause déjeuner (mercredi et vendredi en fin d'aprèm), je les récupère à 16h30, ils goûtent tranquillement, font leurs devoirs, je les accompagne à leurs activités respectives et nous arrivons à dîner plus tôt et nous coucher plus tôt !

Je suis donc plus sereine également car j'ai profité d'une promotion due à la réussite à un concours interne pour demander à bénéficier du congé de présence parentale. Il 'ma été accordé par mon employeur, même si ça fait grincer des dents car je travaille dans un tribunal aux excellents résultats et que l'activité y est trop dense pour obtenir moins de 80 % en temps normal.
J'ai été attentive à ce que vous disiez tous (n'est-ce pas mister Véto) et j'ai rapidement compris qu'il y a un temps pour chaque chose. Sauf si mes enfants continuent de me taper sévèrement sur les nerfs, je ne devrais pas perdre tous mes neurones d'ici quelques années et j'aurai toujours la possibilité d'évoluer professionnellement quand mes enfants auront moins besoin de moi pour me torturer au quotidien.

Cette semaine je vais acheter du ruban que je vais coller sur la tranche des cahiers et livres de Rosa afin qu'elle puisse s'en servir comme marque-pages et de l'antidérapant pour qu'elle puisse positionner ses affaires sur son bureau. Rosa a fondu et ses pantalons flottent un peu au niveau de la taille, je vais lui apprendre à utiliser une ceinture. Simple en apparence, mais pas pour elle...

Et vous quelles nouvelles ?

mercredi 24 juin 2009

Fin d'année scolaire

Pardon d'avoir tant tardé à vous donner des nouvelles.
La bonne nouvelle c'est que tout s'est arrangé, la mauvaise c'est que ça ne s'est pas fait tout seul.

Vous n'imaginez pas combien de fois j'ai pensé aux parents plus démunis que nous et aux enfants sans véritable soutien. Vous n'imaginez pas comme j'enrage de me dire un peu plus chaque jour que nombre d'enfants handicapés sont laissés pour compte, tout simplement parce que leurs parents sont illettrés, négligents, dans le déni, mal informés, inexistants ou dépassés par des démarches trop fastidieuses pour eux.

Vous n'imaginez pas la combativité nécessaire pour obtenir le moindre résultat face à l'inertie d'une institution où les dysfonctionnements, plus que la mauvaise volonté des individus, font que les choses avancent très lentement. J'ai constaté des lacunes invraisemblables dans la communication entre les différents services en charge de la scolarisation des enfants handicapés, alors-même que chacun de mes interlocuteurs faisait preuve de la meilleure volonté du monde.
J'ai constaté aussi, que certaines personnes font plus le choix de la facilité que du respect de la loi, ainsi si nous ne nous étions renseignés sur les droits de Rosa, n'avions envoyé un courrier exprimant très clairement notre volonté d'ester en justice si nous n'étions pas entendus, rien n'aurait bougé, ils auraient attendu gentiment la fin de l'année scolaire sans se préoccuper des répercussions autant scolaires que psychologiques, de l'absence d'une AVS pendant les 3 derniers mois de l'année scolaire. J'ai lu de nombreux témoignages de parents d'enfants dont les AVS n'avaient pas été remplacés. Peu de ces parents savaient qu'ils pouvaient attaquer en justice pour ce genre de litiges.

Notre pugnacité a payé, vers la fin du mois de mai l'AVS a été remplacée par une femme très bien, ce qui a permis à Rosa de passer les dernières évaluations dans de bonnes conditions et elle a confirmé ses progrès scolaires en nous ramenant d'excellents résultats. Elle passe en CM1.

Je tire une fois de plus mon chapeau à son enseignant, dont mon époux est définitivement amoureux, car il a continué d'enseigner avec brio seul pendant près de deux mois à une classe à double niveau et Rosa, qui représente une charge pédagogique particulière supplémentaire.

Nous avons fait les démarches nécessaires à temps pour qu'elle continue de bénéficier d'une AVS l'année prochaine, mais comme maintenant je ne jure plus de rien, je vous raconterai à la rentrée. Son enseignant a préparé une dossier complet qu'il remettra à l'enseignant que Toutebelle aura l'année prochaine, mais comme il reste dans la même école et qu'il a bien compris comment travailler avec notre fille je sais que la transition se passera bien.

Je suis heureuse pour ma fille, si vous saviez... elle est épanouie comme jamais, elle a retrouvé confiance en elle, a de nombreuses copines qui viennent à la maison et chez lesquelles elle est invitée. Elle resplendit, retrouve confiance en elle et pour la première fois depuis longtemps nous n'appréhendons plus son avenir.

Merci à tous et bonnes vacances !

dimanche 29 mars 2009

Un combat permanent

En lisant ceci mon mari et moi étions vraiment heureux.


Si fiers d'elle, de tous ses efforts, de sa volonté. Mais c'était trop beau...

Il est vrai que tout se passait trop bien, l'enseignant de Rosa était intervenu auprès des élèves très fermement et le harcèlement avait cessé (il est formidable), Rosa s'était faite deux copines avec lesquelles elle jouait à toutes les récrés et agrandissait chaque jour son cercle de copines. Le père de Rosa s'était organisé pour rentrer avant 21 heures deux fois par semaine, ce qui me soulageait grandement. Tout allait pour le mieux jusqu'à la réunion.

Nous avons appris lors de la réunion que l'AVS était enceinte et bien enceinte ! De plus de 5 mois, qu'elle devait s'arrêter à la fin du mois d'avril et ne serait pas remplacée. Il s'avère qu'elle est en arrêt maladie depuis la mi-mars et ne reviendra pas.

Je me suis renseignée sur les obligations légales de l'Education Nationale (qui doit normalement prendre les mesures de remplacement nécessaires en cas d'absence des AVS) et auprès de plusieurs instances différentes pour savoir comment agir.

Visiblement dans la France entière les AVS ne sont pas remplacées en cas de congé court ou long, visiblement il faudrait qu'on accepte sans réagir que cette béquille indispensable à l'éducation de notre fille lui soit enlevée au moment même où elle commence à s'épanouir à l'école, 4 mois après avoir été mise en place et alors qu'il reste encore 4 mois d'école.

Je suis en colère, contre l'AVS qui savait très vraisemblablement qu'elle était enceinte lorsqu'elle a été embauchée et n'a pas pensé au bouleversement que représenterait un départ en cours d'année, en colère contre un système injuste qui donne des chances et les reprend.

Je suis en colère et plus déterminée que jamais à faire valoir le droit à l'éducation de Rosa, quitte à faire évoluer la jurisprudence française. Je suis scandalisée !

L'enseignant de Rosa a fait plus que son travail pour adapter sa pédagogie au handicap de Rosa, Rosa a fait tous les efforts qui lui étaient demandés et continue de se battre courageusement la tête haute pour progresser scolairement malgré son handicap et accepte de bonne grâce de se rendre à ses nombreux contraignants rendez-vous hebdomadaires.

Il faut repartir au combat, je suis fatiguée, mais je ne lâcherai pas ! Rosa a toujours tout affronté courageusement, baisser les bras maintenant ce ne serait pas digne d'elle.

Ce coup-là est dur au moral.

jeudi 26 février 2009

Le temps des questions


Rosa est maintenant très épanouie scolairement, en classe ça se passe très bien, elle a la chance d'être tombée sur un enseignant formidable.
je le dis et le re-dis, non pas parce que je suis secrètement tombée amoureuse de lui, comme le soupçonne mon amie R. :-), mais parce que je mesure bien notre chance.

Pour avoir écouté des parents d'enfants handicapés, je sais que tous les enfants n'ont pas la chance de tomber sur un enseignant qui va avoir la curiosité de passer des soirées à faire des recherches sur un handicap auquel il est confronté pour la première fois et sans même attendre l'avis d'une enseignante réfèrente fantôme de l'académie, mettre en place des stratégies pour adapter sa pédagogie à une seule élève, alors qu'il a déjà une classe à double niveau. Les enseignants qui me lisent apprécieront la prouesse.

En plus humainement il est vraiment génial : intelligent, drôle, sensible et ferme à la fois avec Rosa qui a tellement pris confiance en elle que, sans aucune aide de notre part, elle a révisé tout son programme d'histoire depuis la rentrée et obtenu un 20/20, la meilleure note de la classe. C'est la première fois qu'elle a la meilleure note de la classe pour une autre matière que la poésie.

Vous imaginez bien comme ça a pu conforter sa confiance en soi (elle ?)

Lorsque son enseignant me l'a annoncé, il m'a dit être content et fier, ça se voyait et ça faisait plaisir à voir. Il y a une vraie complicité entre ces deux-là.

Du coup elle a repris du poil de la bête et même si les élèves sont toujours aussi méchants avec elle, je l'ai constaté pendant 3 minutes en allant la chercher à la cantine, pour la première fois elle ne veut plus changer d'école car elle se sent bien avec "son maître".

Le problème c'est que non seulement les enfants sont de plus en plus méchants avec elle, elle sert toujours de souffre-douleur, mais comme en plus maintenant elle a de bons résultats elle est traitée de "chouchou du maître". Elle n'a pas perdu son statut de "périmée", mais en plus maintenant ils écrasent sa si fragile confiance en lui disant que si elle a de bonnes notes, c'est parce que son AVS répond aux questions à sa place.

Bien entendu à la maison nous lui prouvons le soir que ce ne sont que des médisances, mais après avoir entendu des propos aussi négatifs pendant 8 heures, comment faire pour inverser la tendance en quelques heures le soir ?

Elle n'a pas les clefs pour une meilleure insertion sociale et je suis bien démunie pour l'aider, mais je ne veux pas attendre qu'elle soit en plus grande souffrance.

J'ai pensé un moment lui faire l'école à la maison pour la protéger, mais elle aime l'école et je ne pense pas que dans l'absolu ça l'aide à faire sa place dans la société.

J'ai bien envie de la changer d'école pour qu'elle intègre un établissement scolaire dans lequel elle n'aura pas un aussi lourd passif, mais non seulement la fuite ne m'a jamais semblé être une solution, mais en plus rien ne dit qu'elle sera plus à l'aise dans ses rapports sociaux en changeant d'école. Sans compter qu'elle serait confrontée au bouleversement de tous ses repères, ce qui est le plus déstabilisant pour un enfant dyspraxique : cornélien !

Bientôt aura lieu une réunion de suivi, j'essaierai d'échanger à ce sujet le plus franchement possible, car à mon niveau je sens que là je ne vais pas trouver de solution.

Afin de ne pas ajouter à ses difficultés et éliminer des causes de rejets sur des critères physiques, toute la famille est au régime. Je n'ai jamais été une adepte du régime et il est vrai que mon mari et moi avons du surpoids et que Rosa s'est arrondie sous notre oeil bienveillant, car elle a toujours mangé avec gourmandise et plaisir. Comme à côté de ses frères très minces, elle me semblait rassurante (la perte de poids rapide lorsqu'ils sont malades qui fait apparaître les côtes de mes garçons est quelque chose qui m'a toujours stressé), je ne mesurais pas les conséquences que cela pourrait avoir pour elle à l'école, car elle n'est pas non plus "grosse".

Mais le fait est qu'en quelques jours, entre les activités sportives pendant les vacances et une diminution drastique du nombre de desserts, elle a déjà perdu le partie la plus charnue de son "joli bidon de l'enfance". Nous allons l'aider à grandir, à être mieux dans sa peau et en profiter pour améliorer nos propres santés.

Elle râlait au début, mais elle aime le sport et a rapidement constaté que quelques centaines de grammes en moins lui permettaient de gagner son petit frère à la course. :-)

Professionnellement je suis également en pleins questionnements. J'ai des envies de progression hiérarchique, des opportunités qui peuvent se présenter et qui me contraindraient à faire passer, pour la première fois de l'histoire de notre couple, ma carrière professionnelle avant celle de mon mari. Ce qui signifierait, bien entendu, que lui soit plus disponible pour amener Rosa à ses nombreux rendez-vous hebdomadaires et prendre le relais dans l'organisation de notre vie de famille.

Sur le principe il est d'accord et m'y encourage en disant qu'au besoin dans quelques mois il demandera à passer à 80% afin de s'occuper à son tour des enfants pendant que j'avancerai professionnellement, il n'empêche qu'il passe en ce moment même des entretiens professionnels qui lui permettront sans doute d'accéder au poste de ses rêves (pour lequel je l'ai vivement encouragé pendant plus de 10 ans), mais qui le ferait voyager à l'étranger très régulièrement et serait totalement à l'opposé de ce qu'il se dit prêt à faire pour me permettre d'évoluer professionnellement.

Du coup j'attends de voir comment ça évolue pour moi, mais je me demande s'il souhaite sincèrement que j'avance professionnellement ? Nous avons toujours dit que nous ferions le nécessaire pour être l'un ou l'autre présent pour nos enfants, mais est-il clair dans sa tête que je ne dois pas être la seule à faire des concessions professionnelles ?

D'un autre côté je l'ai toujours tellement encouragé à se battre pour obtenir ce type de poste que je me sentirais coupable de l'empêcher de l'atteindre aujourd'hui pour égoïstement (enfin !) m'épanouir dans mon travail. Mais dans la vie il y a des impondérables comme de découvrir que son enfant et handicapé et changer ses plans, non ?

Bref ! Beaucoup de questions, mais pour l'instant j'ai juste demandé à mon mari de réclamer à son travail un aménagement d'horaires pour rentrer deux fois par semaine assez tôt pour s'occuper des enfants dès la sortie de l'étude (18h), afin que je puisse aller faire du sport pour me défouler car je me sens très proche des limites de ma résistance, alors j'attends de voir s'il le fera, ce sera de sa part un signe fort de son investissement dans l'équilibre de notre vie de famille.